De la chenille au papillon

18 Mai 2020 | Sans transition

Comment décrire ce que nous vivons pendant cette phase de confinement, cette phase de transition « chaotique » ?

Pour y répondre je vous propose un détour par la loi du vivant et la métaphore de la chenille et du papillon.

Arrêtons-nous un instant sur le passage de la chenille vers le papillon : ce n’est pas encore un papillon, mais ce n’est plus une chenille non plus. Il s’agit de la phase où la chrysalide est dans son cocon. Si vous ouvrez un jour un cocon – ce que je ne vous recommande pas – qu’allez-vous trouver ? A l’intérieur, c’est le vrai chambardement : c’est un stade où la nymphe est confinée dans son cocon et au cours duquel a lieu tout une série de transformations. Les compétences du futur papillon sont déjà présentes, mais la chenille ne les a pas encore utilisées. La chrysalide ne peut se déplacer, ni se nourrir. La structure de son corps, pour se réorganiser en profondeur et s’adapter à la vie future, doit d’abord se dissoudre. La chrysalide finit par ne plus ressembler à rien. C’est littéralement de la bouillie. Le chaos est au cœur de la transformation.

La dernière mue de la chrysalide vers le papillon s’appelle l’émergence. Pendant le chaos, il n’existe qu’une idée vague, imparfaite et partielle de ce à quoi ressemblera cette émergence qui va évoluer constamment. De ce temps suspendu, de cette émergence naîtra un magnifique papillon. En redécouvrant l’extérieur, le papillon inspirera d’abord de grandes bouffées d’air pour gonfler son abdomen et se donner l’énergie nécessaire à la création. Il va ainsi faire céder la chrysalide pour pouvoir faire sortir la tête, les pattes puis les ailes. Le papillon une fois dehors, re-déploiera ses ailes encore toutes chiffonnées et s’envolera d’un bel élan, vivre la vie.

Soyez attentifs, si vous entendez les chrysalides craquer, c’est qu’une émergence se prépare, le papillon va apparaître dans quelques secondes ! La métamorphose est le résultat de la transformation.

Ne sommes-nous pas juste avant l’émergence ?

Que nous apprennent la Chenille et le Papillon ? 

Vivre l’instant présent et prendre le temps de préparer l’avenir doucement. Seul l’accueil de ce qui est dans le présent est, en lui-même, la façon de faire l’accompagnement des transformations. Qu’est-il utile de laisser partir ? Quels standards allons-nous changer dans notre vie personnelle et professionnelle ? Il y a un temps pour tout, celui de la chrysalide, bientôt celui de l’émergence et un jour celui du beau papillon.

Utiliser l’ensemble de son être, tête-cœur-corps, pour faire émerger une différence qui fait la différence. Quand être rationnel, définir des organisations, écrire des processus et procédures… ne suffit plus. C’est le lien social, la qualité relationnelle, le doute de nos certitudes, l’interrogation de nos besoins, l’observation de nos ressentis et les impacts de nos nouveaux quotidiens … qui nous permettent d’utiliser la bouillie de chenille comme moteur puissant pour aller vers le papillon. La chrysalide n’a qu’un seul sens : celui de transformer.

Le célèbre psychologue et épistémologue Ernst von Glasersfeld parlait de « l’art de créer un équilibre dans un monde de possibilités et de contraintes ». Et c’est bien là l’enjeu principal auquel sont confrontés les différents systèmes aux prises avec la pandémie de coronavirus : individus, familles, entreprises, hôpitaux, écoles, administrations, sociétés, espèce humaine … Chaque système cherche à garder un semblant d’équilibre face à un contexte radicalement nouveau, mouvant et par conséquent très incertain.

Le passage de la chenille vers le papillon nous montre que créer un nouvel équilibre en acceptant les contraintes de ce passage et en faisant confiance à nos ressources et talents est possible. Comment agir dans le présent en prenant le futur en prétexte pour faire du tri sur les problèmes sur lesquels j’ai une prise ?

Pour s’entraider à sortir de la chrysalide en beauté et se rendre acteur de cette métamorphe du papillon, je vous propose de créer votre papillon, seul, en équipe ou en famille, autour de 7 questions :

  1. Qu’est-ce qui ne va pas changer, de façon certaine, dans mon environnement, ma vie, quoi qu’il se passe … ?
  2. Qu’est-ce qui ne saurait être, quels sont les futurs exclus car impensables ou interdits, que je ne veux pas ou je ne veux plus ?
  3. Qu’est-ce qui va changer à coup sûr dans mon quotidien ? et qu’est-ce qui a déjà commencé à changer, qui est inévitable, déjà joué ?
  4. Où sont les incertitudes majeures ?
  5. Quels sont les facteurs moteurs, les signaux positifs que je vois pour demain ?
  6. Qu’est-ce que je veux vraiment dans tout cela, comment j’aimerais que ça marche demain ? quelles sont mes options, là où j’ai mes marges de manœuvre et de liberté ?
  7. Que vais-je faire ? quelle décision je prends et comment je vais la mettre en œuvre concrètement ?

Chers réseau, chers amis, lorsque nous sortirons de notre chrysalide, que nous reviendrons dans notre « grande maison » et que nous nous retrouverons, nous aurons vécu des semaines un peu particulières, alors espérons que cette expérience nous aura fait grandir bien au-delà de ce que nous pouvons imaginer.

Gardons la joie et regardons la nature s’ouvrir.

Muriel Bolteau

Par

Muriel Bolteau

Fondatrice et Dirigeante de Réseau 137

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